L’obésité

L’obésité est un enjeu majeur de santé publique. En 1997, l’obésité touchait 8,5 % des personnes en France. En 2020, elle a doublé et, représentait plus de 20 %.
Les plus de 65 ans sont les plus touchés mais l’augmentation de prévalence de l’obésité au fil des années est plus forte chez les jeunes adultes de 18-24 ans.
Si les hommes sont plus touchés par le surpoids, l’obésité touche davantage les femmes.

L’obésité, qu’est-ce que c’est ?

L’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) définit l’obésité par « un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques […]  L’obésité correspond à un excès de masse grasse et, à une modification du tissu adipeux ». L’obésité est considérée comme une pathologie.

Le diagnostic est encore (trop) souvent effectué en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC), ce qui, à mon goût n’est pas toujours une indication très fiable.

Pour rappel, un IMC « normal » se situe entre 18,5 et 24,9. Entre 25 et 29,9, vous êtes considéré comme étant en surpoids puis, s’ensuit trois catégories d’obésité : modérée, sévère et morbide.

Pourquoi l’IMC n’est pas toujours une valeur fiable selon moi ? Tout simplement parce qu’il ne prend pas en compte le taux de masse graisseuse et de masse musculaire !

Imaginez, deux hommes, mesurant 1,70 m chacun, pesant 100 kg et, ayant 30 ans.

Le premier est banquier et passe ses journées assis derrière son bureau. Il aime le sport mais au fond de son canapé, une bonne bière à la main (désolée Messieurs pour ce cliché !).

Le second est maçon et, fait partie d’un club de rugby. Pour s’entretenir, il passe également 3 heures par semaine à la salle de musculation.

Imaginez-les maintenant en sous-vêtements…outre la morphologie (qui ne dépend pas du poids), ont-ils selon vous la même répartition masse grasse/ masse musculaire ? Bien sûr que non !

Le seul calcul de l’IMC est surtout problématique pour les personnes catégorisées « en surpoids » alors qu’elles ne le sont parfois pas.

Pour infos, les balances achetées dans le commerce ne sont pas fiables et les indications avancées sont faussées.

La prise des mensurations est plus fiable : idéalement, le tour de taille ne doit pas excéder 95 cm chez les hommes et 80 cm chez les femmes.

Les causes de l’obésité

Les cause de l’obésité sont multiples :

L’alimentation

Il est vrai qu’au fil des années, notre alimentation s’est grandement modifiée : produits ultra-transformés (chips, barres chocolatés, crèmes dessert, plats préparés, cordons bleus etc.) et prolifération des restaurations rapides (Mcdo, Burger King mais également les enseignes de tacos, kebab etc.) avec des prix très abordables.

Nous vivons également à 1000 à l’heure ! Il nous arrive d’avaler un sandwich du supermarché qui se situe à côté de notre bureau ou bien, une barquette de blanquette de veau toute prête. Le soir, quand la fatigue tombe, il est parfois plus facile d’appeler Uber Eats ou de se faire des nuggets et un plat de pâtes.

Mais, mais, mais…j’ai de nombreux patients qui cuisinent et, font le choix de bons produits !

C’est là qu’intervient la notion de perception des sensations alimentaires : la sensation de faim et la sensation de rassasiement. Manger sans faim ou, manger « sans fin » va à l’encontre des signaux envoyés par mon corps. L’organisme va stocker le surplus et, à terme, une prise de poids est possible.

La sédentarité

Nous sommes de plus en plus sédentaires même si, depuis quelques années, le vélo fait son grand retour ! Mais, ce n’est pas suffisant. Il est courant de voir des personnes aller à la boulangerie en voiture alors que celle-ci se trouve à moins de 10 min à pieds…

Pratiquer une activité physique et/ou sportive est primordiale pour être en bonne santé, que l’on soit en surpoids, en obésité ou même sans problème de poids !

L’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande « au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée, ou 75 minutes d’intensité soutenue par semaine ».

Commencez doucement, à votre rythme : testez plusieurs activités et choisissez celle(s) qui vous convien(nen)t. Ne vous comparez pas aux autres. Votre niveau est celui qui est, point !

Un sage m’a dit un jour « ne compare pas ton chapitre 1 au chapitre 30 d’une personne ». On a tous commencé quelque part.

La génétique

En réalité, les études ont montré qu’un gêne pris individuellement a peu d’impact mais, s’il est couplé à des facteurs environnementaux, il peut augmenter les risques d’obésité ou de surpoids.

Il est vrai qu’en grandissant dans un foyer avec des parents en surpoids ou en obésité, les risques sont plus élevés surtout, si l’alimentation proposée n’est pas adaptée (alimentation riche en graisses et sucres par exemple) et, la pratique d’activité physique inexistante ou presque. Petit à petit, on reproduit le schéma…

D’autres facteurs…

D’autres facteurs, souvent passés au second plan et pourtant…

– Le stress : lorsqu’il devient chronique, l’organisme sécrète une quantité importante de cortisol. Cette hormone permet de mobiliser de l’énergie rapidement pour se préparer à la fuite ou au combat par exemple. Néanmoins, elle déclenche dans le même temps, une sécrétion de ghréline. Cette hormone stimule l’appétit. Il est alors fréquent de manger davantage lorsque nous sommes stressés.

– Le sommeil : en cas de carence de sommeil ou, de sommeil agité, l’organisme va sécréter plus de ghréline (cf ci-dessus) et moins de leptine. Cette hormone quant à elle, envoie le message de satiété. En somme, plus d’appétit et moins de satiété !

– Les émotions : celles-ci peuvent induire une faim « physiologique » ou « émotionnelle ». En effet, les émotions peuvent entraîner un stress et, perturber le sommeil. Dans ce cas-là, la faim sera sans doute physiologique, en lien avec le bouleversement hormonal. Cependant, parfois les émotions nous poussent à manger pour se « remplir », se « sécuriser », se « punir » etc. Cette faim est alors émotionnelle.

– Les traitements : certains médicaments ont pour effet secondaire la prise de poids car, ils augmentent l’appétit. Ça peut être le cas de certains antidépresseurs par exemple. Des traitements à base de cortisone peuvent également induire une rétention d’eau importante.

– Le transit intestinal : saviez-vous que le système digestif est notre deuxième cerveau ? Prenez en soin en mangeant équilibré et varié, en vous hydratant, en bougeant, en méditant, en respirant profondément etc. Une cure de probiotique 2 fois par an est top pour restituer les « bonnes » bactéries.

Les complications de l’obésité

Malheureusement, l’obésité favorise de nombreuses autres pathologies :

– Le diabète : une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou, que son utilisation par l’organisme n’est pas adaptée. Pour plus d’informations sur le diabète, on se retrouve ici

– Des maladies respiratoires : apnée du sommeil, hyperventilation etc.

– Des maladies cardio-vasculaires : hypertension, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie etc.

Les complications du surpoids et de l’obésité ne sont pas que physiologiques. Ces pathologies agissent également sur l’aspect psychologique et social. Il est fréquent que l’obésité engendre un mal-être et donc, l’isolement. Une faible estime de soi est souvent remarquée.

La prise en charge de l’obésité

En consultation, je dessine très souvent un iceberg.

La pointe, la surface émergée, représente nos choix alimentaires et l’activité physique.
La partie immergée, bien plus vaste, cache les émotions, le stress, la fatigue, notre passé etc.

Je me sers de ce schéma pour expliquer à mes patients la complexité de la prise en charge de l’obésité. Malheureusement, il n’y pas de remède miracle pour lutter contre cette maladie.

Parfois, travailler autour de l’équilibre alimentaire et, mettre en place une activité physique est suffisant à diminuer l’obésité. Mais, bien souvent, les causes sont profondes…

En consultation, nous travaillons à la source : le comportement alimentaire en lien avec le stress, les émotions par exemple. L’estime de soi et le système de pensées. Ce travail est long et, nécessite régulièrement l’intervention d’autres professionnels de santé comme un psychologue ou psychiatre, un médecin traitant.

Je travaille également en collaboration avec une sophrologue, une réfléxiologue plantaire et un hypnothérapeute.
Ces « nouvelles » approches permettent parfois de débloquer des situations coincées.

La prise en charge de l’obésité est difficile car la perte de poids souhaitée est rarement atteinte. Certaines études évoquent la théorie du « set point » en anglais, « point de consigne ». Cette théorie stipule que le corps humain tente de maintenir son poids dans une plage génétiquement déterminée. Evidemment, chaque personne est différente.

Un conseil à ne surtout pas suivre (et même à fuir), surtout à l’arrivée des beaux jours : les régimes ! Ils augmentent la prise de poids à moyen et long terme. Le régime est fonctionnel mais, sur du très court terme. L’organisme n’est pas fait pour subir de la restriction : il vous le fera payer rapidement.

Et pour finir, si certains se posent la question de la chirurgie bariatrique, je vous invite à lire mon article ici. Je précise tout de même qu’il ne s’agit pas d’une solution miracle et que la décision, tout comme la prise en charge en amont, doit être réfléchie.

Si vous souffrez de surpoids ou d’obésité, peut-être en lien avec un trouble du comportement alimentaire (TCA), n’hésitez pas à me contacter pour commencer une prise en charge.

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