La chirurgie bariatrique !
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet qui revient régulièrement lors de mes consultations : la chirurgie bariatrique. Effectivement, je me suis aperçue que bon nombre de personnes souffrant d’obésité (parfois de surpoids) envisageaient cette » solution » sans vraiment avoir conscience de ce que cela impliquait.
La chirurgie bariatrique n’est pas à prendre à la légère. Ce n’est pas une solution prête à l’emploi pour la première personne venue.
Tout le monde n’est pas « éligible » à cette opération : il y a des critères à « respecter ».
Bon et sinon, la chirurgie bariatrique, c’est quoi au juste ?
En premier lieu, pour traiter l’obésité, il est conseillé de mettre en place un rééquilibrage alimentaire, une activité physique et éventuellement, faire une thérapie comportementale (on est bien d’accord, l’obésité peut aussi être la cause de traitement médicamenteux ou autres pathologies). Le traitement chirurgical quant à lui n’arrive qu’en seconde intention, en cas d’échec du premier traitement.
Un critère important : avoir un IMC >/= à 40 kg/m2 ou un IMC >/= à 35 kg/m2 si vous avez des comorbidités associées pouvant être améliorées avec la chirurgie (diabète de type 2, apnée du sommeil, maladies cardio-vasculaires).
Une fois entré dans le protocole, il faut être patient. En effet, vous ne serez pas opéré le mois suivant. Au mieux, il faudra attendre 6 à 8 mois minimum. Vous allez subir plusieurs examens afin que les spécialistes puissent apprécier au mieux l’état général de votre santé : diététicien, psychiatre ou psychologue, cardiologue, gastro-entérologue, endocrinologue etc.
Toutes les informations récoltées permettront au groupe médical de se réunir et d’accepter ou non la chirurgie bariatrique à votre égard.
Quelles sont les possibles contre-indications ?
– Avoir des troubles du comportement alimentaire : dans ce cas, le diététicien et le psychiatre peuvent décider de mettre votre dossier en suspens afin de vous aider à guérir de cette pathologie.
– Etre dépendant de l’alcool ou autres substances psychoactives.
– Après 60 ans, il faut évaluer davantage le rapport bénéfices/risques de la chirurgie bariatrique.
– Un manque d’investissement de la part du patient : par exemple, un patient qui s’alimenterait de manière totalement anarchique alors qu’il a rencontré des diététiciens, qui serait très sédentaire, qui ne paraitrait pas motivé, qui ne souhaite pas changer/améliorer son état physique, sa santé.
– Avoir des contre-indications à l’anesthésie générale.
Disons maintenant que votre profil a été accepté.
Quelles méthodes ?
Je ne vous parlerez que des trois techniques les plus courantes :
– Anneaux gastriques : Ralentissement du passage des aliments dans l’estomac.
Rares complications : perforations gastriques, glissement de l’anneau. Peu de carences vitaminiques. Vomissements fréquents. Perte excédent de poids à 1 an estimée à 40%.
– Gastrectomie longitudinale (Sleeve) : Ralentissement du passage des aliments dans l’estomac et effet sur la sensation de faim (ghréline).
Rares complications : Sténose (rétrécissement du reste de l’estomac) et reflux gastro-œsophagien. Peu de carences vitaminiques. Perte excédent de poids à 1 an estimée à 60%.
– By pass : Sensation de faim diminuée, digestion incomplète des aliments, dumping syndrom (sensation de malaise liée à ‘arrivée brutale des aliments dans l’intestin grêle). Carences +++ donc supplémentation en vitamine D, B12, Fer, Zinc.
Possibles complications : fistules digestives, hémorragies. Diarrhées régulières après l’opération. Perte moyenne de l’excédant de poids à 1 an: 70%.
Et après, sur le plan diététique ?
Durant les premiers jours (3 à 5), alimentation exclusivement liquide, à base de bouillons notamment. Puis, alimentation mixée lisse, mixée, hachée…les étapes peuvent être plus ou moins longues selon votre état : fatigue, anxiété, nausées etc.
Les semaines suivantes :
– Consommer vos repas en petits volumes, de manière fractionnée.
– Bien mâcher
– S’hydrater en dehors des repas. Eviter les potages, peu nutritifs, ils remplissent rapidement le bol alimentaire.
– Manger équilibré et varié. L’apport en protéines est très important pour lutter contre la dénutrition.
– Limiter les aliments sucrés, notamment en dehors des repas en cas de by pass pour éviter le dumping syndrom.
Il se peut que certains aliments provoquent un dégoût (notamment la viande), que vous ne ressentiez aucun plaisir à vous alimenter…
Vous serez suivi par un(e) diététicien(ne) le premier mois au départ puis tous les 2/3 mois. Malheureusement, il y a de plus en plus de patients et le suivi en hôpital n’est pas toujours facile. N’hésitez pas dans ce cas à consulter un(e) diététicien(ne) en libéral, formé(e).
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Erika Rouer
Diététicienne Nutritionniste
Spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire
N° Adeli : 419 500 632
N° Siren : 817 599 202