Aujourd'hui, je vais vous présenter une bribe de consultation : Hélène (le prénom a été modifié) a besoin d'aide mais, n'arrive pas à l'exprimer explicitement. Voyons voir comment la discussion a évolué...
Hélène me consulte, entre autres, pour la prise en charge de son obésité. La description qu'elle fait d'elle est dure : « grosse », « moche », « ignoble ». Nous travaillons à améliorer le regard qu'elle porte sur elle. Hélène en doute mais, elle est bien plus que cela. Bien plus qu'un poids, qu'une forme.
On peut dire d'Hélène qu'elle est une « mangeuse émotionnelle ». Il faut dire qu'elle porte lourd, très lourd sur ses épaules. Ce comportement alimentaire s'est mis en place progressivement, en lien avec les nombreuses difficultés qu'elle a rencontré. Hélène est une femme courageuse mais malheureusement, elle ne le sait pas encore.
Prendre conscience de ses personnes « ressources »
Pour commencer cette consultation, j'ai demandé à Hélène de me nommer ses personnes « ressources ». Une personne « ressource », est une personne bienveillante, soutenante, à l'écoute. On y oppose les personnes « saboteurs ». Hélène a réussi à me citer plusieurs personnes « ressources » sur lesquelles, elle peut compter. C'est très positif !
Cependant, si Hélène a un cœur énorme et, tend la main à tous, elle a bien du mal à accepter de l'aide en retour. Elle exprime ressentir de la « culpabilité » et surtout, ne souhaite pas « déranger ».
Là, en l'occurrence, une personne « ressource « qu'elle affectionne particulièrement lui a demandé à plusieurs reprises comment elle se sentait « Bien » et, lui a assuré qu'elle était présente si elle souhaitait en discuter.
L'exercice d'Hélène consiste à changer son prisme. Ce n'est pas elle qui a demandé de l'aide, on lui a proposé. Lorsqu'une personne voit que vous allez mal, que vous êtes attristée, que vous avez les yeux embués et, qu'elle vous propose de l'aide, elle agit en connaissance de cause. Si elle vous voit les larmes aux yeux, elle sait à quoi s'attendre. Ainsi, si elle vous offre son aide, elle le fait en toute conscience. Alors, acceptez là. Laissez-vous porter par cette affection, par ce sentiment de bien-être qu'est l'amour, l'amitié, le partage, l'écoute car, à ce moment précis, c'est tout ce dont vous avez besoin.
Demander de l'aide et se reposer sur ses personnes « ressources »
Hélène a également cité son mari mais avec quelques hésitations. Elle m'expose une situation dans laquelle elle a ressenti de la colère envers les propos de celui-ci, qui pouvaient être « jugeants ». Effectivement, lorsque Hélène se met à manger des "aliments interdits « il s'agit là de ses pensées et, de celles de son mari, celui-ci lui fait comprendre « que ce n'est pas bon pour elle ».
Lorsque j'ai demandé à Hélène ce qu'elle en pensait, elle m'a répondu : « il a raison, après tout, c'est moi qui lui ai demandé de l'aide ». Pourtant, ses ressentis dans ces moments-là sont : de la honte et de la culpabilité.
Demander de l'aide... explicitement !
Finalement, Hélène a des connaissances en matière d'équilibre alimentaire, qu'elle a acquis en consultant plusieurs diététiciennes en amont. Son problème de fond n'est pas tellement ce qu'elle mange mais, le comportement alimentaire, les pensées et les émotions qu'elle y associe...
Là encore, je lui propose de changer son prisme. A-t-elle explicitement demandé à son mari l'aide dont elle avait réellement besoin ? D'ailleurs, quels sont ses véritables besoins ?
Nous les identifions : être écoutée, rassurée, soutenue psychologiquement, prendre du temps pour elle, être soulagée par rapport à l'organisation familiale, la charge mentale etc.
Son mari est présent et, de son prisme, on peut supposer qu'il pensait bien faire. Du prisme d'Hélène, c'était sans doute un peu maladroit. Mais, après tout, comment celui-ci pouvait il deviner ses besoins profonds ? On a beau vivre à deux depuis une quinzaine d'années, personne n'a le pouvoir de lire dans les pensées.
La communication est une clé fondamentale, qu'elle soit au sein d'un couple mais aussi, au sein de nos relations amicales et sociales.
Cette bribe de consultation fait peut-être écho en vous ? Si c'est le cas, pensez-vous pouvoir, à votre tour, modifier votre prisme et oser demander de l’aide ?
N'hésitez pas à me partager votre expérience et si vous avez besoin d'aide pour y voir plus clair, vous pouvez prendre rendez-vous avec moi.